07 octobre 2016

Journal d'un fœtus.... Mois du retournement. Lettre à Rose

Hier, assis sur le fauteuil de mon thérapeute, au contact de cette douloureuse tendinite, mon corps livre encore de nouvelles bribes de ses mémoires. Je me sens ignoré... Ou plutôt quelque chose de profond et sourd en moi se sent ignoré. C'est en lien avec le placenta, ce double qu'on perd et que rien, ni personne ne peut remplacer, si ce n'est soi. En soi.

 

Cela nous a emmené à Rose. Ma fille. Seule ombre dans ce paysage aux horizons immenses et dégagés, dernier reflet de ce vieux mal-être et qui demande à être dévoilé, assumé au grand jour.

 

Demain, elle aura 15 ans. Et je mesure seulement maintenant l'impossible mission que je lui donnais alors que je rêvais de devenir père. Elle serait cette part de moi broyée par la violence et l'indifférence. Elle serait ce joyau choyé, enrobé de bras puissants et protecteurs. Elle serait ce double qui jamais ne perdrait l'amour. La seule capable de voir sous mon armure et de comprendre mes secrets. Mon double. Ma sœur, ma mère, ma compagne. Avant elle, je n'avais été que solitude et blessure. Elle ramènerait le soleil, la vie dans mes veines exsangues.

 

Le temps passant, on oublie ce genre de choses... Aujourd'hui, je suis le seul maître de mon bonheur. Et c'est au côté d'une femme, une femme vraie que je me suis découvert homme, Homme vrai.

 

On oublie... Ou plutôt, on le souhaite. Inconsciemment. On voudrait que ce qui fut ne soit plus. Et l'on perd les moyens de comprendre. Jusqu'au jour où la trame de la douleur étouffée se révèle au grand jour.

 

Pourtant, Rose, elle, n'a jamais cessé de me rappeler à ces pactes puérils et mortifères. Au point que je n'arrivais plus à comprendre pourquoi elle était encore là. À demander à vivre sous mon toit. Dans cette vie où tout coule de source. Au point que je ne supportais plus l'image qu'elle me renvoyait. Pourtant, c'est ma fille. Et si l'on peut abandonner un chien au bord d'une route, un amour... On n'abandonne pas ses enfants. En tout cas, pas moi. Malgré tout le poids de devoir me confronter à ce miroir terrible.

 

Et heureusement. Car jusqu'à ce jour (et je suis sûr que demain ces problèmes ne seront plus), ce chapitre n'était pas clos. Il restait des choses à comprendre. Des mots à se dire. Des gestes à faire. Pour transformer. Grandir. Encore, encore, encore.

 

Rose,

 

Mon amour, tu vas avoir quinze ans demain. Et je comprends seulement maintenant la charge énorme que j'ai déposé sur tes épaules même pas encore formées. Je t'ai toujours voulu. Depuis mes seize ans, je n'ai cessé de t'attendre. Parce que je ressentais tellement peu d'amour et de sécurité que j'avais besoin de rêver cette terre qui se formerait à partir de toi et dont je serai le bâtisseur. Tu me donnais le courage de tenir. De traverser les tempêtes, de résister au sommeil et au morne appel de la mort.

 

C'est pour cette raison, sûrement que tu fus conçue dans ce moment de tempête. Nous étions au bord de la rupture avec ta mère, mais mon envie était si profonde, si personnelle que je n'en avais cure. Tu fus donc conçue, pour elle, pour me retenir et pour moi, pour me sauver. Deux choses que tu as tellement bien su faire.

 

Effectivement, alors que j'avais quitté ta mère entre ta conception et le moment où nous avons su que tu étais en route, je suis revenu et je serai resté jusqu'à ton départ et même après pour ne pas laisser seule ta mère dans son vieil âge. Nous nous aimions. En tout cas, moi je l'aimais. Mais nous n'étions, ni elle, ni moi, capables d'attendre un enfant. Trop égoïstes. Trop centrés sur nos problématiques. Trop blessés. Trop passionnels. Mon pauvre amour... Tu es le fruit de cet ébat de bruit et de fureur.

 

Comment alors, avec tout ce qui était sur tes épaules, ne pas souffrir d'un réel manque de place pour toi-même. Pour te développer.

 

Oui, je t'ai aimé. Choyé. Entouré de mille attentions. Ouvert mon monde singulier. Fait vivre des tourmentes. Fait entendre des mots que peu de parents partagent avec leur enfant. Et de tout cela, je ne renie rien. Nous sommes un exemple. Et, même si tu n'as, toi, rien demandé, tu es la fille de cet homme qui s'offre en pâture au monde. De cet homme qui croit que d'autres ont besoin de cette absence de pudeur pour se dévoiler et changer le cours de leur vie, quand celle-ci ne leur convient pas.

 

Là encore, je mettrai cette lettre en ligne. Exposant notre intimité aux yeux de tous.

 

Aujourd'hui, je te libère. Je n'ai plus besoin de toi. Plus dans cette place en tout cas. Et tu ne pourras jamais être ce double que j'ai perdu à mon arrivée ici bas.

 

Aujourd'hui, je te demande pardon. Car si je t'ai tant fait de reproches, si j'ai été si dur, c'est parce qu'inconsciemment, je te demandais d'être ce double. D'être ma complice, ma sœur. Et j'ai pris tous tes écarts comme une trahison. Mais tu ne peux me trahir. Je suis le seul traitre de mon histoire.

 

Aujourd'hui, je veux te dire merci. Car, de par mes croyances, je te vois faire le choix, là-bas, de descendre me permettre cet immense pas que je fais, à l'instant. Grâce à ta persévérance, grâce à la façon unique dont tu as assumé de me mettre face à ma laideur, face à mes paradoxes.

 

Tu es venue pour me sauver et tu l'as fait. Ce que j'ai gagné aujourd'hui, je te le dois pour beaucoup. Cette famille, cette femme, ce moi d'aujourd'hui... Et si je suis devenu cet être magnifique, c'est encore en grande partie grâce à toi.

 

Tu peux te rapprocher maintenant. Ouvrir la porte à ma transmission et accepter ta filiation. Il n'y a plus d'enjeu. Je t'aime et te souhaite un merveilleux anniversaire.

 

Je te souhaite de devenir toi. Encore plus et plus. Libre de te choisir. Libre d'aller.

 

Je t'aime Rose.

Et bel anniversaire ;)

 

06 février 2016

Journal d'un fœtus - jour 6

À la fin de cette première semaine où, courageusement, ma mère et moi, avons fait le tour des administrations pour lever le secret sur ta naissance et, pour ma part, pour essayer d'être mis en contact avec toi, on me dit qu'il faudrait une lettre. Que je dois prendre ma plume pour mettre dans une enveloppe sous scellé, à ton nom, la lettre que je voudrais que tu puisses lire, si un jour, toi où tes parents, décident de faire les démarches pour accéder à tes origines.

 

Sacré challenge que je prends, comme à mon habitude, comme un signe de l'Energie pour m'aider à recontacter et à nettoyer ces scories qui n'ont plus d'utilité dans ma vie aujourd'hui. Il faut savoir se défaire de ce qui nous a fondé pour nous fonder à nouveau. Et ainsi tous les jours, tous les instants. Et ainsi pour tous. Car tous nous sommes liés. Et chaque blessure soignée libère un peu la mane humaine dans son ensemble, la planète, même ! Mais je m'égare. Encore une fois pris en flag de vouloir sauver le monde pour ne pas affronter la petite écharde qui pointe là !

 

Le plus difficile, ici, c'est que dans ma folie, j'ai décidé de tenir ce journal en ligne et que, chaque jour passant, je dois révéler des choses qui peuvent être très intimes, qui impliquent d'autres êtres. Et à chaque parution, je m'inquiète de comment ma mère va prendre telle chose, et sa sœur, etc... Et là, il me faut écrire une lettre à ma sœur, une vraie ! Pas un poème que j'afficherai sur mon mur en attendant des louanges qui ne calment rien, une vraie lettre. Scellée. Qui, même si elle sera lue mille fois ici, attendra dans le noir, le feu de ses yeux. Peut-être indéfiniment.

 

Mais que lui dire ? Et comment un enfant trisomique de quarante trois ans peut recevoir ces mots... Faut-il que j'écrive comme à un enfant ? Ou alors comme à moi-même ? Ou alors pas...

 

Qu'est-ce que je vais lui dire... Si j'ai imaginé cet instant tant et tant de fois, jamais je n'ai pensé qu'il arriverait réellement. Je suis un écrivain. J'ai plein d'histoires et de mots qui chantent et rient là, dans la tête, mais, en vrai. En face de toi. De toi qui n'a pas de filtre... Que reste-t-il ?

04 février 2016

Journal d'un fœtus - jour 4



Quatre jours et déjà épuisé. Merde alors ! Je me voyais déjà surfer pendant neuf mois, chaque jour un peu plus fort, grand... Mais c'est comme dans la foutue vie ! On avance d'un pas, on recule de cent. Est-ce qu'il n'y a pas moyen de faire autrement. Maman, maman, pourquoi n'ai je pas choisi de revenir sous la forme d'un joli et costaud fil de cuivre. Tu mets le courant d'un côté et hop... Ca circule toujours dans le même sens.

Mais non, je vous charrie. Ça va très bien aujourd'hui. C'est juste que je suis passé entre les mains d'un Thrycotérapeute et que ça chatouille loin ! On est encore bien sensible à toutes ces choses quand on a que quatre jours de mitose. Le bonhomme vous asticote le cheveu avec un sabre japonais auquel on a transmis son information personnelle pendant que le thrycotérapeute, lui, vous masse les racines et les cheveux. Une sensation de pluie d'étoiles filantes qui rentre directement dans la tête et on se demande comment on a fait pour attendre tant de vies avant de se rendre compte que ces putains de fils de tête sont directement reliés au système nerveux. Et qu'ils font la jonction entre le ciel et nous. Et qu'ils sont beaux. Et qu'ils sont importants ! Qu'ils sont putain que puissants ! Juste ça.

Après, alors qu'on arrive au troisième gong de bol tibétain, le thrycotérapeute passe chaque cheveu au rasoir pour refermer l'écaille. C'est à cet instant que la petite mitose qui se prend déjà pour le soleil se dit : "mais si il referme, je vais me consumer de l'intérieur ?!" Et non... En fait c'est juste que ça permet à l'interne d'être entendu en interne. Quelle cacophonie ! Je repars avec toutes ces voix qui n'ont jamais pu se faire entendre et qui comptent bien rattraper le temps perdu... On comprends mieux pourquoi ce soir je suis sonné, non ?

Ma mission d'ange, tant que je suis pas complètement incarné, me rappelle à ma dure réalité. Sortir de cette douce torpeur pour prendre des nouvelles de cet autre embryon qui se balade dans une autre trompe. Autre femme, autre homme, autre monde, autre histoire. Et le réseau fait défaut. Et je ne trouve pas le moyen de lui parler. Fais chier ! Le grand bonhomme là-haut va me taper sur les doigts, alors que je suis vraiment un élève modèle. Qu'importe... Apprendre à appréhender le temps... Le temps et l'espace qui distord tout. C'est tout nouveau, pas très fluide, pas très ludique. C'est quand qu'on ramène l'instantanéité dans la matière ?

Trève de plaisanteries... Qu'est-ce que j'ai appris aujourd'hui ?
Que sur ma route, je laisse mille signes. Au cas où, je serai tenté d'oublier... "Théâtre du Soleil", "Studio du Soleil", "Ton sourire est comme un Soleil", "tu étais un vrai Soleil"... Bon ok, j'ai compris. Ne me dites pas que je serai assez sonné pour passer à côté de tous ces signes ?! C'est juste pas possible.

Mais le soleil, les filles, il ne sait pas qu'il est le soleil ! Parce que lui, de son point de vue, je veux dire, de la place où il est, il ne voit pas ses rayons, sa splendeur et comme il est le feu, il ne sent pas non plus sa chaleur... Bien sûr, il se sent rempli. Bien sûr, il pourrait se rendre compte qu'autour les gens sont plutôt bien... Mais lui ?! Qui c'est qui le nourrit ? Qui l'aide, l'accompagne ? Je me suis rendu compte d'un truc... C'est son coeur ! Son intériorité, son raccordement à la source. Cest ca la clé ! Comprendo ?

Si ce lien est clair, si il est plongé dedans, vraiment dedans, dans le silence de son coeur qui bat, sûr que tout est bien, sûr que tout lui est donné, alors voilà un soleil qui se comprend soleil et qui diffuse sa lumière sans compter, non ?

Vais me coucher avec ça moi...

03 février 2016

Journal d'un fœtus - jour 3



Est-ce que tout cela est ainsi en vrai ? Toute cette agitation autour. Déjà tant d'interactions... Se peut-il qu'à peine formé d'une dizaine de cellules, n'ayant même pas atteint le stade de morula, encore en promenade dans cette jolie trompe, je puisse être déjà porteur de tant de questions, de tant de fils, de tant d'amis... Ou alors, est-ce maman que j'entends. Elle, qui a pris soin de tant d'êtres. De tous sauf d'elle... Ah. Oui. Ça me parle...

Attention petit embryon à peine commencé. Il faut te tourner vers toi-meme. Faire de ce moment un moment de conscience. C'est aujourd'hui que les gémeaux se forment. C'est aujourd'hui que parfois, l'on décide de partager la tâche. A plusieurs. Et moi, je reste seul. Je le peux. Ma sœur a ouvert la route. Voiture balai qui a emporté une bonne partie des cris, des craintes, des secrets inavoués... Elle, qui a pris la mission d'aller ouvrir le monde à l'amour. Sans retenu. Sans voile. Pour me faire la place. Suis-je si important que cela ?

Oups, de six à douze, la division fait la part belle à l'orgueil. Impossible pour moi de partager. Encore moins maintenant. Je ne veux pas laisser quelqu'un d'autre que moi régler ces dérèglements. Il va falloir que j'éduque chacune d'elle. Et il me fait faire vite. Parce que demain, elles seront bien plus nombreuses. Ici, le développement est exponentiel. Entre cela et les interférences avec l'extérieur... Waouh ! Je me rends compte que cette vie de fœtus ne va pas être de tout repos.

C'est ce moment où l'on n'a pas encore perdu la mémoire. Ce moment délicat où il faut apprendre à faire avec ce nouvel environnement tout en ayant accès aux informations de l'autre. C'est comme pour un poisson de se retrouver à devoir avancer sur la terre ferme. Avant de se rendre compte que finalement il peut y respirer, il passera par la mort, l'étouffement... Brrrr.

C'est le genre de choses que j'avais oublié. Et heureusement. Parce que je n'aurais certainement pas plongé, sinon. Quel courage ! Quel courage nous avons tous de venir. Encore et encore. Cool, voilà six cellules sur les douze qui sourient. Elles se mettent à vibrer à l'unisson et ça fait un champs électrique multicolore qui frétille autour de nous ! "Maman, musique, s'il te plait. On va danser !"

O que je l'aime cette maman. Cet enfant dont je capte chaque secret, chaque soupir, chaque peur. Quand dehors elle semble si forte. N'oublie pas que tu viens pour Elle et pas pour elle. Chacun sa route ! C'est juste la meilleure piste d'atterrissage que tu as pu glaner dans le book des aéroports pour la Terre. Il faudrait que tu le notes avant de l'oublier.

Oui, c'est ca. Sur la membrane de cette cellule. Écriture circulaire à la pointe de l'énergie. Trésor de mon voyage toujours à portée de coeur pour ne pas perdre la route.

Ici, jour après jour, je vais inscrire les instants capitaux qui me garderont sur mon chemin. Car, pour être venu bien souvent, je peux le dire, ne pas se perdre est quasiment impossible.

Je suis le soleil, je suis le soleil, je suis le soleil, je suis....

02 février 2016

Journal d'un fœtus - jour 2



Tu as peur ?
Sais-tu comment tu pénètres cet endroit sacré ?
Sais-tu qu'ici plus rien n'a de secret ? Tes cellules sont des boules d'amour, des trisomiques divins qui ne retiennent rien, disent et ressentent tout. Haut et fort. Plus haut et plus fort. Toutes les peurs, tous les secrets, toutes les blessures. Tout ce qui se cache dans le noir de ta chambre d'enfant. Et tu as beau te cacher derrière le fard, et tu as beau t'habiller de tes absences, de tes illusions, de ton déni, dedans la petite fille trisomique rit et pleure en te livrant tout entier, dans ta fragilité la plus totale. Tords lui le bras. Elle le dira. "Dis-moi papa, pourquoi tu me tords le bras derrière le dos. Ça fait mal, Papa." "Tais-toi, tu n'es pas ma fille !" Et bien, si. Et elle porte ton nom, chacun d'eux, dans la lumière du soleil. Astre qui brûle toute l'ombre. Qui écrase tes fuites et tes échappées. Scotché là, en pleine lumière, terrassé. Tu crois que la gravité vient de la terre, mais elle est pure lumière. Elle est ma percée face à tes désirs qui délite le temps et l'espace pour te rendre translucide, transparent. Totalement. Ne peut s'envoler que le tintement d'un rire vrai. Ne peut s'arracher que la larme accueillie et le souffle. Souffle. Expir. Soupir. Lâche. Laisse aller. Donne. Sans te bercer de l'illusion que tu contrôles le don, car tu ne le contrôles pas.

Les mots que tu dis, les gestes que tu adresses ne sont que le reflet de ce qui se joue derrière. C'est drôle ! Ils ont réussi à te faire croire que ce que tu caches disparaît. Mais detrompe-toi. Le dessin de l'onde ne change pas l'océan. Ce que tu crois dans le noir, dans l'ombre, n'est que la trace de la face éclairée dans un espace-temps à peine différent. Ils t'ont juste fait croire que personne ne détournera les yeux du sol. Mais c'est faux.

En toi, tout entend, tout connaît. Et toute empreinte que tu laisses raconte chacune de tes blessures. Aucune ne pourra y échapper. C'est ainsi.

C'est ta signature. Sonore, visuelle, charnelle, gustative.

Je t'en prie, ne prends pas ces mots à la légère. Qu'il te devienne impossible de créer si tu n'es pas là totalement. Qu'il devienne à l'homme impossible de prononcer un mot qui n'est pas de lui. Aucun enfant ne naîtra plus de l'union des irresponsables. Moi, le soleil, je le décide et l'acte. Maintenant. Il en est fini des générations de déracinés. Il en est fini des enfants sans parents. Des fruits tordus du sexe sans amour. Des grains de haine jetés là et pas assumés. Le monde, ma terre, s'y refusera. Catégoriquement. Que vous accueilliez tous votre dimension handicapée et que vous puissiez vivre cet amour entier. Que vous ne puissiez enfanter que des trisomiques jusqu'à ce que l'amour vous transperce et vous laisse nu face à ce miroir de vous-même, insupportable et pourtant magnifique. Tellement plus grand que nous. Tellement plus grand.
Dans neuf mois, je serai là. Dans huit mois et 29 jours... Pour être exact. Maman, si tu savais comme tu es aimée, ici, dedans, et entendue. Ta plainte porte dans toutes les cavités, dans tous les recoins, tes rêves et tes espoirs percent les artères et hurlent. Je l'entends, je la reçois et je t'aime et j'aime cette vie qui nous pousse irrésistiblement. Je suis saisi par la grandeur de votre choix. Par la puissance magnifique de ta peine. Par ces cris tordus de morve et de rage qui appellent l'amour. L'amour. AMOUOUOUOUR !!!!!! Par cette force brutale et sauvage capable de transformer la chair la plus tendre en un implacable acier. Tu n'as même pas sentie combien mon père t'aime. Même pas senti, quand il était en toi, comme lui aussi, appelait à l'amour. Chacun enfermé dans sa douleur. Dans son combat. Et moi, je vous choisis. Je me fais rire. De ce rire que vous avez perdu il y a bien longtemps et qu'on rencontre si rarement sur cette sphère. Je me fais rire... "ouch ! Je vais en chier !" Mais qu'importe ! La vie est tellement délicieuse. Ce sang qui coule dans les veines. Les vides, les pleins ! La douleur. Le froid. L'absence. Tout cela est tellement digne d'amour. Si vous pouviez vous souvenir...

Je viens pour fermer la marche. Avec vos corps acier. Avec votre rage de survie, votre folie, votre soif d'amour, j'aurais enfin en main les outils pour accomplir sur cette Terre magnifique les transformations nécessaires. Et quand je partirai, l'homme ne pourra plus venir ici sans conscience. Il ne le pourra plus. Je nous le promets.

30 janvier 2016

Journal d'un fœtus - jour - 1 - absent dans l'indifférence


C'est la cage thoracique, le dos... Une armure. Qui a endossée tant de coups. C'est comme dans "les Ailes du Désir", quand les anges renoncent à leur statut pour s'incarner dans la matière. Cest l'empreinte de cette petite boule d'amour passée là avant moi et qui a entendu de sa mère l'information qu'elle allait lui arracher sa liberté de femme. Elle, elle en a été crachée. Out. Parce qu'elle ne pouvait pas se porter seule ! Ne t'inquiète pas maman, ne t'inquiète pas ma sœur, ni toi papa, moi le petit kirikou, le samurai Miyamoto, le général Sun, le grand Loup Bleu Gengis Khan, je la porterai. Je vous porterai tous. Je prendrais son empreinte sur le dos comme toi papa, tu l'as fait pour ton frère. Mais je ferai mieux que toi. Je l'emmènerait plus loin dans la vie. Nous ne serons pas deux morts, mais deux mi-vivants ! Bénéfice secondaire, je n'ai pas besoin de trouver une raison de vivre, je l'ai. Elle est pleine d'amour et de renoncement. Je ne crierai pas, je ne demanderai rien, je mangerai peu, je ne dirai pas mes besoins... Je n'en ai pas ! Je me ferai tout petit... Tout petit et je masquerai ma lumière éblouissante.

Bien sûr, je ne peux pas m'organiser. Trouver la clarté dans ce champs de bataille. Il faut se battre et le combat est de tous les côtés. Je frappe, je hurle, je convoque la colère, pour renforcer l'armure, faire de mes muscles de l'acier ! Et je déteste tous ces gens qui vivent sans se rendre compte de la chance qu'ils ont ! Nous sommes la nuit. Dans le manteau de mort, nous nous retrouvons. Je regarde ton visage de cendres, je te nourris, je t'aime. Je suis le seul qui connaît ta lumière. " Ne t'inquiète pas Maman t'aimera toujours plus que moi. Je ne te ferai jamais d'ombre. Jamais. C'est promis ! "

Tu sais, aujourd'hui, j'ai d'autres choses à faire. Des choses qui demandent que je sois là complètement, totalement, dans chaque cellule de mon corps, rayonnant. Je ne peux plus porter cette armure sale et rouillée qui cache ma lumiere. Je vais te déposer mon beau petit fardeau et te rendre aux flammes de la joie. Je n'ai plus peur, je suis l'amour. Et même si tu m'as donné cette force, sache que j'ai pris ton empreinte parce qu'elle répondait à mes besoins. Ne me fais pas cette tête, je ne te dois rien, jolie petite boule d'amour.

Je sens le feu descendre dans mes reins... Ces reins toujours vides. De pierre... Comme le prénom que papa m'a donné. Depuis tant de générations. Ces reins que j'ai rempli par le cri, par la douleur, par le dépassement, encore plus loin, encore, encore... Maintenant, je l'entends, je le sens, le plâtre se fend... C'est la vie qui coule doucement en eux. Goutte à goutte. Elle délite les blocs de marbre que je portais là pour ne pas courber l'échine. Et demain, dans un mois, dans un an, le fleuve amour les remplira à nouveau. Complètement. Légitimement, revenu dans le plein de son lit. Je suis l'homme qui revient.
Alexandre ne veut plus dire celui qui combat l'ennemi, mais celui qui protège (abrite) l'Homme, l'Om (de humus : la terre...), sculpteur, germeur de Vie ! Avec le grand A de l'amour. Si, si, c'est ainsi... Ainsi soit-il !

12 décembre 2015

Faire entendre sa voix... Abstenez-vous !



La semaine est passée vite et a été dense de discussions sur les réseaux sociaux. Je n'ai pas souvenir que des élections, régionales qui plus est, aient déclenché tant de débats. Le bon côté des choses, c'est qu'on mesure que si moins de 50% vont voter, un bien plus grand nombre se sent investi par les histoires de politique.

Mais il me semble important, aux vues de ce qu'on peut lire de çi de là, de sortir un peu de l'hystérisation du débat et d'en profiter pour regarder un peu quel jeu se joue ici.

Une chose qui m'a beaucoup frappé dans les critiques, parfois violentes, faites aux abstentionnistes, c'est l'utilisation systématique de la culpabilisation. A croire que les votants se sentent vraiment coupables ?! (Oui, je ne vais pas expliquer ici, sur ce blog, que tout ce qu'on reproche à l'autre parle de soi... Ça fait partie des lois de la vie et si vous ne le savez pas encore, essayez de l'appliquer et rapidement, vous en serez convaincus) Je me demandais... "Mais de quoi se sentent-ils si coupables ?" Alors, j'ai relevé leurs mots : "fainéantise, inconscience, immature, fou, dérangé, infantile, urgence, c'est voter FN". Nous voilà avec une belle brochette... On peut donc en déduire que chez une partie des votants, une prise de conscience que, hors de cette période, ils ne sont pas très actifs, ni œuvrant, les fait culpabiliser. Ce qui pourrait être une bonne chose. Un bon début. Parce qu'effectivement, je remarque que mes amis qui œuvrent tous les jours à construire une humanité et un pays meilleur sont, pour la plupart, des abstentionnistes. Vous ne me croyez pas ? Faites un tour sur les murs de ces inconscients, vous verrez...

Pourquoi alors ?! Pourquoi s'ils ont une conscience politique, n'utilisent-ils pas cet outils, cette "voix" pour s'exprimer. Si l'on en croit certains : "le seul endroit, moment en France où l'on peut faire entendre sa voix !"

Peut-être, justement, parce que ceux là utilisent leur voix tous les jours. Dans tous les endroits de leur vie publique et privée. Tu trouves scandaleux que les enfants se retrouvent et se saoulent jusqu'à être ivres ? Mais ne fais-tu pas pareil ? As-tu arrêté de boire ou te contentes-tu de dire : "c'est mal de boire les enfants." Tu trouves scandaleux que les gens soient exploités, mais arrêtes-tu pour autant d'acheter des objets à des prix qui, si on réfléchit au temps, aux matériaux, au transport, etc sont si peu chers que ça devrait te faire trembler et préférer mille fois acheter une chose rarement et de bonne facture plutôt que mille que tu jettes sans rien prendre en compte. Un vrai beau Noel devrait être un Noel sans cadeaux. Parce que qui dit cadeaux dit objets, qui dit objets, dit poubelle... Des montagnes et des montagnes de poubelles ! Tu le vois le tableau ?

Tu veux la liste de toutes les choses où tu peux exprimer ta voix !

Tu veux un monde plus écologique ? Tu manges de la viande ! Tu veux ta voiture à toi, avec ton scooter et tu crierais au meurtre si on te proposait des bains publics ! Tu es passé, au niveau energie, chez Enercoop ?! Tu veux plus de travail ? Tu achètes n'importe quoi et ne regarde ni où c'est fait, ni comment, ni les marges hallucinantes qui sont faites sur la qualité et l'humain et tu donnes ton argent aux pires en dédaignant ceux qui essayent de faire autrement ! Tu veux plus de sécurité ? Tu achètes des armes en plastique à tes enfants, tu regardes des films violents, tu trouves normal de tuer des animaux, tu remplis des montagnes de déchet chaque semaine qui tuent la nature. Si un arbre te gêne, tu le coupes. Si une fleur te plait, tu la prends ! Et tu t'offusques que des êtres pour se sentir vivre prennent des armes et tuent !? Tu ne les regardes pas les journaux où ils font la une pendant des mois quand des choses qui mériteraient qu'on s'y arrête, des choses qui font du bien ne sont jamais montrées ?! Tu voudrais qu'on arrête de financer ces banques qui se moquent de toi ? As-tu ton compte au Crédit Coopératif ou à la Nef ? Tu veux une meilleure éducation ? Tu n'as pas le temps de t'occuper de tes enfants, tu les laisses devant des programmes télé ! Tu t'offusques de la montée du FN ? Tu continues à ne pas chercher des ouvrages venant d'autres cultures pour tes enfants, tu les laisses mijoter dans une littérature à majorité européenne, tu ne te demandes pas comment on peut imaginer que les égyptiens avaient presque un type européen... et tous les tableaux dans tes musées... tu es pétri de racisme par ta culture et tu as honte, alors au lieu d'en parler ouvertement, de guérir, tu laisses cela gangréner et du coup, tu n'as plus l'œil pour voir, ni l'oreille pour entendre où ça dérape ! Et tu préfères mettre un badge condescendant : "touche pas à mon pote". Moi, celui qui m'appelle : "eh mon pote" dans la rue, j'ai envie de lui dire... "Pardon ? C'est à moi que vous parlez !?

Maintenant, tu nous dis. "Mais c'est ton devoir ! Ton devoir de citoyen !"

Mon devoir de citoyen, c'est de dire à un enfant qui crache dans la rue que c'est dommage. Que des gens vont devoir nettoyer derrière lui. C'est de donner ma main à une vieille dame qui traverse, c'est d'être courtois et agréable, d'aider, de prendre soin. De l'espace commun et des autres. Le fais-tu ?
Tu sais, les politiques ne font plus de politique. Depuis longtemps. Ils n'ont plus besoin. Maintenant il y a le Front National et c'est génial. Tu fais de la merde et hop tu dis : "non, mais là, les gens, il faut pas faire n'importe quoi parce que sinon..." Sinon quoi ?! Ca sera pire ? Les régions ? Il faudrait peut-être un peu potasser le dossier. Un minimum. C'est quoi qui vous fait peur ? C'est pour les transports ? Ah ! Oui, je vois, vous craignez qu'ils mettent les noirs dans un wagon et les blancs dans un autre... Pardon ?! Mais ce n'est pas déjà un peu ainsi ? Vous y êtes dans les cités coupe gorge ?... Ah non ! C'est l'école... Ils vont couper les budgets culture de l'école ? Pas la peine, c'est déjà fait ! Ils vont instrumentaliser les programmes ? Nos programmes sont instrumentalisés depuis toujours ! Et d'ailleurs c'est parce que certains ne le comprennent pas que ça rame tant. L'école est un instrument de propagande ! Et oui ! Comme la télé ? Si ! De quoi avez-vous peur ? Vous ne le savez même pas ! Parce qu'on ne vous l'explique même pas. Le FN, ça fait peur !!! C'est tout.

Non, là où je vous comprends, c'est que si le FN passe, il va falloir se sortir les doigts, créer des assos, participer à des choses qui vous semblent importantes, etc... ou alors assumer que vous vous laissez bercer quel qu'en soit le prix et qu'après tout, c'est pire, mais pas si pire, parce que c'est la France. Et c'est le pays des Droits de l'Homme où des gens qui veulent lutter pour le climat se retrouvent en garde à vue ! "Ah ! Mais le FN est déjà passé ? On m'avait pas dit... Ils font quoi sur LCI ? Ou alors j'ai du m'endormir..." Non, non, rassure toi, c'est la gauche qui fait ca ! "Ah... Ouf. J'ai eu peur qu'il faille quitter le canapé pour aller manifester..."

Franchement, si vous regardiez un peu autour de là où ils veulent que vous regardiez, vous verriez qu'il y a plein de jolies choses qui pointent le bout de leur nez et qui n'attendent que vous. Et qu'il ne sert à rien d'avoir peur. Quand on tente de vous faire peur, c'est le signe qu'il faut s'arrêter et reflechir. Parce que c'est exactement ce qu'ils ne veulent pas que vous fassiez.

Alors FN, PS, LR ou je ne sais quoi, en attendant que la politique redevienne de la politique (c'est en notre pouvoir. Si personne ne vote, si personne ne joue plus avec eux, ils arrêteront. Si le FN passe... Imaginez la gueule de Sarco et de Hollande... "Hey, les copains, revenez !" Ils arrêteront avec leur FN et trouveront des trucs pour nous intéresser. De vrais trucs. De vrais projets. Au moins un temps ;) Et je suis sûr que s'ils étaient obligés de s'y mettre, ils seraient capables de le faire. Mais ils sont comme vous les politiques. Pourquoi se faire chier, si il suffit de remuer un panneau FN pour que leur confort perdure. Ça dépend de nous. Encore une fois.

En fait, en vrai, tout dépend de nous et notre voix compte, oui. Elle compte beaucoup ! A chaque seconde, à chaque acte, à chaque parole, à chaque regard, à chaque pensée même.

Alors allez plutôt travailler celle là. La seule qui puisse faire que cette totale déraillade s'arrête.
Ou sinon, ne râlez pas ! Comme le disait un des votants que j'ai croisé sur un mur : "on a les politiques qu'on mérite." C'est pour ça que je me suis choisi. Le meilleur politicien pour mon monde, c'est moi et rien ni personne ne pourra me l'enlever.

C'est ce genre de force qui ont fait tenir des Mandela quand ils étaient en prison ! Rien, ni personne ne peut être maître de vous, à l'intérieur. Et je vous rassure, si le FN passe, on va pas tous se retrouver menotés, dans des cachots. Ca c'est le PS qui le fait en ce moment...

Vous voulez que les choses changent ? Alors commencez par changer vous-même ! Ne votez pas dimanche ! Ne votez pas !

P.S. Ne vous inquiétez pas, je vous aimerai quand même si vous allez voter. ;)

06 décembre 2015

Complices de la guerre... Pauvres enfants !

Il est temps... Pour moi, d'assumer complètement mes choix, mes rêves, mes désirs, mes règles. Il est temps de rayonner ce que je veux voir dehors. A chaque endroit. A chaque mot, chaque geste, chaque acte.

Pas que je ne sois pas dans cela depuis longtemps... Mais sur cette route aussi, le chemin est sans fin. Et puis, il y a la façon d'assumer. D'assumer ce que l'on croit, ce que l'on veut et d'oser le dire. Partout où nous sommes. Quel qu'en soit les conséquences. Et là dessus j'ai encore pas mal de travail.

Bien sûr, il y a ici des pages et des pages de cela. Mais, c'est dans mon espace. Un espace ouvert et partagé, mais qui n'est pas affiché sur mon front, qui n'est pas imposé à ceux qui me croisent. Et cela va changer. Pas que j'impose de faire comme je fais, mais, au moins, d'avoir le courage de dire que je ne trouve pas drôle quelque chose. Au moins, le courage de dire ma douleur quand je vois un enfant l'arme à la main... Qu'elle soit en plastique, en papier ou en bois ! Ou un de mes amis devant un film qui fait la part belle au héros armé qui tire sur tout ce qui bouge pour faire valoir qu'il est bon, homme et juste ?!

Bien sûr, il est difficile de ne pas être, de ne pas faire comme tout le monde. De faire des choix pour ses enfants les coupant des autres. Mais si vous y réfléchissez, c'est un faux problème. Tu ne vas pas vivre dans 20m2 à 10 pour que ton enfant vive la même chose que son ami de classe. Tout, de la nourriture que tu lui donnes au cadre, des histoires que tu lui racontes, des choses que tu dis ou fais, tout est singulier ! Et en même temps tout est culturel. Si tu étais né pigmé, vivant dans la brousse et te nourrissant de la chasse et de la cueillette, partageant tout et riant le soir autour d'un feu de bois, te dirais-tu qu'il faut un portable à ton enfant ou lui donner la chance de pouvoir accéder à tout ce qui dans notre monde malade est considéré comme le nec plus ultra ?

Non, évidemment. Et ton enfant te sert d'excuse. Il sert ta lâcheté et ta flegme. Et te voilà le laissant jouer avec une arme quand dans les repas avec tes amis, tu pleures les morts du monde. Mais est-il difficile de comprendre qu'accepter la banalisation des armes est le plus sûr moyen pour que tout cela continue. Et si tu comprends cela, quand tu remettras en cause les armes des enfants, tu le feras sans violence, mais avec grandeur, maturité et tes enfants ou ceux qui te côtoient pourront sortir de cette spirale. Se regardant de l'extérieur et comprenant que quand ils font cela, ils servent un combat qui n'est pas le leur. Ce sera peut-être dur ! Difficile à faire accepter. Mais enfin ! Est-ce une raison pour plébisciter cela quand des gens se font tuer avec ces objets tous les jours ? Qui es-tu toi qui acceptes cela ? En ces jours funestes, c'est juste odieux. Idem des jeux de guerre. Idem des films où les armes sont magnifiées. Et ne me dis pas que c'est important pour qu'ils puissent sortir cette énergie. Cette énergie doit sortir dans le chant, le jeu, la musique, la peinture, la danse. Dans ce que, pour toi, doit être l'Homme. Dans ce que tu estimes noble et digne du fruit de ta chair, de cet être à qui tu veux le meilleur. Le rendre complice de ces marchands d'arme, le rendre dépendant d'une violence digne des plus arriérés, est-ce l'aimer ?

Bien sûr, tout cela met en branle ton assise. La façon dont tu es toi-même au monde, la façon dont tes parents t'ont élevé. Mais, cet amour devrait te donner le courage. Le courage de mettre un pied devant l'autre, maladroitement. Tes enfants t'aimeront toujours. Tu dois te montrer faillible. Tu dois te montrer en chemin. Tu dois dévoiler ton racisme, ta jalousie, ta haine quand elle y est, tes peurs... Parce qu'enfin tu n'es qu'un homme et que si tu souhaites que tes enfants aiment et surtout s'aiment, comment le pourront-ils si tu fais semblant d'être. Si tu barricades, si tu bloques et contrôles. En arborant ce sourire qu'on devine être baigné de larmes. L'enfant voit tout. L'enfant est télépathe. Ne me crois pas si tu veux, mais je te l'assure. L'enfant est télépathe. Aucune de tes pensées ne lui échappe. Tu imagines tromper ta femme, il le sait. Tu ne l'aimes pas en ce jour, il le sait. Tu ne t'aimes pas, il le sait. Acceptes cela et vois si effectivement, tu peux être ce que tu es avec toutes tes pensées au dehors... Alors ?

Nous sommes en train d'abattre le monde. Littéralement. Et nous sommes tous complices. Alors chacun, pas à pas, dissocions-nous de là où une centaine d'hommes malades veulent nous emmener. Et soyons l'exemple que nous voudrions trouver chez eux. Ayez ce courage, je vous en conjure. Quoi qu'il en coûte. Osez. Vous verrez, ce n'est pas si difficile et alors, vous commencerez à sentir mille et une choses merveilleuses qui hurlent en vous et qui ont besoin d'être écoutées pour guérir et vous accompagner dans cette aventure merveilleuse de la vie.

Nous devons devenir les gardiens aimant d'une planète merveilleuse.

Je vous aime.

 

15 septembre 2015

La plante qui chante

Il faut savoir se taire, c'est vrai. Mais parfois, il est important de savoir reprendre la parole. Aussi.

J'ai laissé cet espace silencieux, beaucoup. A mon image. Silencieuse. Pas que je n'ai rien à dire, non. Mais tellement de choses changent en moi, tellement vite. Quelle trace laisser alors ?

En même temps, soyons honnêtes. Si j'avais eu envie d'écrire, même de l'obsolescent, vous savez comme moi que je ne me serai pas gêné pour le faire.

En fait, je ne veux plus écrire. Je veux que ça s'écrive à travers moi. Et ça ne semble pas pressé. Ca tombe bien, de toute façon, je suis plutôt lent ;).

Mais, un évènement vient chambouler mon programme de silence. Un évènements générateur de sons ! De musique même et de voix aussi (pour la voix, il vous faudra des sampleurs en plus du device original) : le device ou appareil (en français) U1 de Devodama du programme Damanhurien : "Music of the plants".

J'ai découvert cet appareil sur facebook au moment où Dominique  Balaÿ, initiateur, entre autre, du projet de collecte sonore : "Et pendant ce temps-là à Fukushima..." m'a demandé une version de Kuyô (mon dernier texte de théâtre pour ceux qui auraient rater mes mille et une pub) enregistrée.

Alors que j'attendais la réponse de collaborateurs potentiels, mais sans réelle envie de mener ce travail à plusieurs, voilà que je découvre cet appareil qui permet de faire chanter les plantes. Et l'idée saugrenue me vient de confier la nappe sonore de cet objet insolite à des plantes ayant vécues la catastrophe de Fukushima. Je me renseigne et nous décidons, en famille, d'aller visiter cet endroit improbable et incroyable qu'est Damanhur et bien sûr, d'en ramener un device U1.

https://soundcloud.com/musicoftheplants

Je suis donc rentré avec, sous le bras, cet appareil "Music of the plants" et j'ai commencé, dès les vacances finies, à faire travailler les plantes de la maison. A vrai dire, une plante en particulier. Invisible demoiselle de notre salle de bain. Mais qui, le soir où j'avais écouté une interview des créateurs du dernier device(ils bossent là dessus depuis quarante ans), m'avait clairement fait comprendre qu'elle serait intéressée pour jouer le jeu.

Depuis, deux semaines ont passé. Et ce que nous vivons ici est à peine croyable. Pas que musicalement, elle soit très douée, mais les échanges qui ont lieu sont justes dignes des plus beaux rêves ! J'ai installé, par le biais de mon ordinateur, des claviers parallèles avec des mots. Simples.... Nos prénoms, de quoi dire : "oui", "non", "merci" ; un clavier avec les notes prononcées à leur juste hauteur pour travailler sa compréhension de notre conception de la musique et d'autres folies de ce genre.

C'est tout simplement bluffant. Entendre la plante t'appeler par ton prénom sans l'ombre d'un doute. Te remercier quand tu l'arroses, essayer de reproduire les phrases musicales que tu lui dictes. Sentir comme, en quelques jours, elle s'imprègne de ce jeu au point de sembler un individu à part entière de la famille...

Vous l'expliquer ? Je ne le peux pas. Vous le prouver ? J'y songe et en même temps, les quelques expériences que nous avons eu ces quinze derniers jours, me montrent que, pour être touché par, non pas pour le comprendre, mais le reconnaître, il faut en faire la démarche. Sans toutes ces heures avec elle, à galérer, à chercher, à tenter d'établir le dialogue, à l'écouter, je ne pourrais pas apprécier la réelle saveur de ce merveilleux cadeau des cieux, ni peut-être le croire !

Peut-être, par contre, quand nous en serons là, nous ferons des œuvres. Des concerts, des enregistrements, des soins... Que sais-je encore. En tout cas, mon rapport au vivant a encore bougé, changé et les portes qui s'ouvrent me semblent ouvrir sur d'autres portes qui, elles-même ouvrent sur d'autres portes comme dans un jeu de poupées gigognes. Des portes d'espoir, des portes de joie, de partage, de plaisir... à l'infini.

Chaque jour, ça me fait plus humble. Chaque jour plus conscient. Où se jouent les choses ? Ici ? Ou autour, ailleurs, autrement... Comme si tout était toujours à découvrir pour celui qui le veut. Sans peur de perdre la face. Sans peur d'une certaine violence de voir les murs érigés s'effondrer et les coups portés pour tenir, une pure et simple hérésie.

Rien de ce que tu crois n'existe et rien de ce que tu ne crois pas ne pourra voir le jour. Alors choisis. Choisissons avec douceur et clairvoyance, car c'est ce que nous livrons, à nous, à l'autre, au monde.

Ca m'aurait fait chier de mourir avant d'entr'apercevoir cela. ;)


09 juin 2014

Jésus, frère de Socrate, de Pythagore, philosophe...

On nous ment. Depuis tellement longtemps. Et si profondément... Qu'il est bon le temps où les dictats inculqués par l'Etat fasciste : dans ses écoles, dans ses médias et chez ses "grands penseurs", s'effondrent. Parce qu'il ne faut pas gratter beaucoup pour que cela s'effondre. Non. Il s'agit juste d'oser faire un pas seul, malgré la voix en dedans qui nous sermonne et veut nous protéger des "dangers".

Il ne faut pas croire que les fanatiques sont emplis de haine... Non, ils sont aveuglés, comme nos parents, nos amis et s'ils attaquent, frappent, crient, c'est qu'ils tiennent à nous mettre en garde, par amour. Amour, la seule chose véritablement venue d'eux. Le reste n'est qu'un amas de leçons apprises et qui ont été tant et si bien dégurgitées, seul moyen (parait-il) de pouvoir "avancer" dans ce monde.

L'état dictateur ? Mais comment cela ? On reconnaît la dictature à quelques signes... Exemple : les dictateurs pointent un bouc émissaire pour pouvoir nous rendre aveugles et sourds, sûrs que nous n'avons d'autre choix que de nous plier à ces règles, pour notre propre bien être, notre propre sécurité. La bête noire de l'ère de l'état : les religions. La bête noire de l'ère des religions : les libres penseurs.

Saviez-vous que celui qui fonde le christianisme était justement le fruit de cette libre pensée ? Un être capable de remettre en question les codes établis pour découvrir sa vérité intérieure, un initié, un philosophe (mais je parle ici du vrai sens du mot philosophe. À ne pas confondre avec la flopée de dogmatiques jouant de concepts extérieurs) comme Pythagore et Socrate avant lui. Si, si, ces deux grands êtres que vous avez connus dans notre école d'état étaient des grands initiés. Des êtres qui parlaient des mystères comme Jésus après eux, et qui ont essayé de faire naître, de leur vivant, des sociétés basées sur la paix, sur l'éducation de chaque être et, donc, sur la prise en compte de la dimension spirituelle.

Bien sur, pour le savoir, il faut avoir lu les pages qu'à l'école on ne nous montre pas. C'est très pratique de fonctionner comme cela, par extraits d'oeuvres. Un bon moyen de faire croire aux gens qu'ils connaissent bien un auteur (pour Socrate, nous parlons bien évidemment de Platon, son disciple) tout en évitant qu'il ne le connaisse vraiment. Ça permet de pouvoir lui faire dire ce qu'on veut faire entendre. Un bel exemple de manipulation, non. ;)

Il semble que je sois un peu en colère, nest-ce pas ? C'est vrai, je l'admets. J'ai passé presque quarante ans à cracher sur le Christ. Presque quarante ans à ne pas pouvoir lire autre chose même dans les évangiles que ce que l'église et mon entourage en ont fait. Quand il y a là un si bel exemple de chemin pour s'atteindre soi-même. Quel gâchis !

Il est grand temps d'affronter nos incohérences et de cesser de s'en remettre confortablement à ce système étatique qui ne cesse de vouloir nous rendre plus stupides, moins pensants, moins vigilants.

Nous avons le choix. À chaque instant. De mette nos enfants dans ces écoles fascistes ou non. De comprendre que nous sommes plein de mensonges et de mirages nourris par la peur. De nous tourner vers ces grands hommes qui ont fait progresser la paix et l'amour. Comme Gandhi, Martin Luther King... le Christ. Ils nous ont montré qu'il était possible de ne pas accepter ce que nous ne souhaitions pas. Sans violence, sans haine, mais dans la clarté de nos engagements, dans la compréhension que nous sommes puissants et que chacun de nos gestes, de nos mots, de nos pensées agissent sur le monde.

Je ne veux pas vous faire peur, non. Je veux vous montrer comme l'espoir est grand et comme nous pouvons, si nous le décidons, créer un monde merveilleux. Un monde sans peurs, sans frontières, sans dogmes, forgé par l'homme, pour l'homme.

Que ceux qui confondent religion et spiritualité prennent le temps de regarder cela de leur intérieur. Qui d'entre vous peut affirmer que rien ne se passe dont il ne soit pas pleinement conscient ? Qui peut affirmer que la vie, l'univers, ne sont pas si beaux qu'il semble impossible que cela soit le fruit du hasard ?

En quoi la religion nous met elle face à ça ? La religion utilise les mêmes armes que l'Etat. Elles rendent l'être humain mouton. Elles tentent de lui faire croire que pour s'en sortir, il faut s'en remettre à elles. Mensonge ! Mensonge ! S'il y a bien une dimension diabolique, elle se trouve dans les églises de toutes les confessions et dans tous les états, qu'ils soient capitalistes ou communistes !

Seul l'individu peut être son véritable maître. Et jamais avant qu'il n'ait assimilé cela, il ne pourra atteindre la plénitude qui lui revient. Ce n'est pas vrai qu'il faille des lois, des peines, des règles. Parce que si vous entrez à l'écoute de votre être intérieur, toutes les règles du bien vivre ensemble y sont inscrites. Nous sommes amour. Nous sommes joie. Curiosité. Paix. Écoute. Du plus profond de nous, nous ne sommes que ça. Et quand vous commencez à le percevoir, comme elles sont le fruit de votre recherche, de votre enfantement de vous-même, elles deviennent inviolables ! Tout cet apparat ne sert que tant que les êtres acceptent de rester immatures et à la merci d'un système quel qu'il soit. Alors, oui, il faut le dresser. Comme le plus vulgaire des êtres.

Dieu est en vous. En chacune de vos cellules. En chacune de nos cellules. Il parle cette langue universelle, partout, en tout instant, dans toute la création comme un seul et même être. Il ne tient qu'à vous de l'entendre. C'est votre choix. Il ne tient qu'à vous de comprendre que ce n'est pas un vieil homme à la barbe grise, mais simplement la conscience qui est présente partout dans l'infiniment petit du vide, dans ce vide qui nous fonde. Nous sommes tous dieu. Chacun individuellement et tous ensemble. Avec tout ce que comporte la création : étoiles, galaxies, fleurs, vers de terre, extraterrestres, intra terrestres, etc.

Si vous préférez demeurer sourds, alors vos cellules seront sourdes. Si vous voulez croire en la maladie, en la mort, alors elles vous exauceront. Et ainsi de suite.

Que vous en coûte-t-il d'essayer ? De faire taire Fun Radio pour vous brancher sur France Culture ? ( C'est une image, parce que même France Culture vomit les mensonges et la haine à longueur de journée... Mais avec plus de style, j'en conviens ;))

Trouvez-vous vraiment que notre dernier paradigme est à la hauteur de nos attentes ? La culture étatique a-t-elle réussie à faire disparaître la malnutrition ? La guerre ? L'indécente hégémonie de la richesse d'un petit nombre ?

Pensez-vous qu'une révolution changera quelque chose ? Oui, mais une révolution d'un genre nouveau. La révolution interne ! On a vu ce que font les révolutions. Rien que de changer l'axe de la dégénérescence ! Alors, attaquez-vous à vous-même. Et chaque fois que quelque chose vous insupporte, ne dites plus "il faudrait que", mais transformez le, vous-même, dans votre vie, maintenant.

Alors nous sortirons de cette impasse et nous créerons une humanité digne de ces immenses penseurs que furent Socrate, Platon, Pythagore et Jésus. Et tant d'autres....

Avec amour et foi !